de Christian Bahls, Président de l'association MOGIS, une association contre la maltraitance des enfants.
Avant toute chose, je tiens à expliquer un point important : Cette poursuite judiciaire n'est pas motivée par un ressentiment anti-juif, mais par un point de conscience : tous les enfants sont porteurs des mêmes droits inaliénables.
Ma préoccupation n'est donc pas pour le moment de m'attaquer au rituel juif d'attribution du nom (en analogie au baptême), doublé d'une amputation du prépuce - à l'heure actuelle, ceci doit être le sujet d'un débat à l'intérieur de la communauté juive.
Je tiens à exprimer clairement que je rejette toute idéologie et action, dirigées contre l'ordre constitutionnel, démocratique et libre ainsi que contre les bases même de la vie en société. Je refuserai ou cesserai toute collaboration avec des personnes ou groupes qui ne garantiraient pas une interaction basée sur des valeurs de démocratie, sans limite ou réserve d'aucune sorte.
En ce sens, je proteste contre l'instrumentalisation de mon engagement pour les droits de l'enfant par des personnes qui utilisent le thème «circoncision» pour promouvoir des thèses méprisantes et discriminatoires à l'égard de minorités. Ma préoccupation actuelle est de porter un éclairage sur les circonstances particulières de cette amputation du prépuce. Elles démontrent clairement qu'il existe des gens qui ne sont même pas prêts à respecter les exigences minimales de l'assemblée législative, ni même de s'en tenir aux règles de l'Art médical.
Dans la vidéo publiée sur le site du 'Tagesspiegel' on peut constater que M. Menachem Fleischmann prendre une gorgée de vin dans sa bouche, pour se pencher ensuite sur l'enfant. Mendel Teichtal, pour sucer le sang suintant de son pénis.
D'après le §1631d du code civil allemand, le législateur ne considère qu'une autorisation parentale à l'amputation du prépuce effectuée dans les règles de l'art médical. Le fait de prendre le pénis saignant de l'enfant dans la bouche pour stopper l'hémorragie - une Metzitzah B'peh - ne peut d'aucune façon être considéré comme compatible avec l'Art de la médecine.
Légalement, les parents ne peuvent consentir à une telle pratique. Cette amputation du prépuce était donc illégale. Ainsi, et par conséquent, les critères juridiques d'une blessure volontaire sont concrétisés (à caractère dangereux, puisqu'un couteau fut utilisé).
L'exécution d'une circoncision d'après le rituel 'Metzitzah B'peh' est en lui même en contravention avec la nécessité du respect des règles de l'Art, imposé par le législateur.
On ne peut pas prétendre que le législateur ait voulu légaliser la Metzitzah B'peh. Lors de l'audience de la commission des affaires juridiques, le 26 Novembre 2012, Madame le Rabbin et urologue, Dr Antje YAEL DEUSEL, a déclaré : "La norme médicale la plus récente pour la mise en œuvre chirurgicale, y compris l'asepsie et le traitement approprié de la douleur intra et post opératoire, doivent être respectés. La Metzitzah B'peh - soit une aspiration directe du sang de la blessure - est obsolète et absolument proscrite." (compte-rendu d'audience)
Lors d'une Metzitzah, il existe un réel danger de transmission du virus de l'herpès, de la salive du Mohel à l'enfant concerné. La possible conséquence d'une telle infection peut être une méningite avec paralysie consécutive, infirmité, voire le décès. Avec un taux d'infection de la population masculine allant 80 à 90 pour cent, nous sommes en présence d'un risque avéré. Cet état de fait ne peut avoir échappé au père de l'enfant, Yehuda Teichtal, puisque, par exemple, la communauté New-Yorkaise de Chabad Lubawitsch se trouve en litige avec le Maire juif de New York, Michael Blumberg, suite à 11 infections herpétiques (avec 2 décès) provoquées par une Metzitzah B'peh.
Le Mohel israelien Menachem Fleischmann a dû également avoir conscience de la dangerosité de son acte. En 2012, l'association israélienne des pédiatres, l'IAPA, s'est clairement prononcée contre la Metzitzah B'peh, faisant suite aux événements de New York. http://www.juedische-allgemeine.de/article/view/id/13733
Une raison supplémentaire pour le dépôt de plainte, est la nécessaire clarification de la pratique de la Periah. On doit supposer que le Mohel, laissé seul dans la pièce d'à côté, dans le cadre du «suivi médical de la blessure» a effectué une amputation radicale du prépuce de l'enfant. Lors de cette Periah, les restes du prépuce sont détachés du gland (chez le nourrisson, le prépuce est physiologiquement collé au gland, tel un ongle sur son lit unguéal) afin de procéder à son ablation totale jusqu'à la corolle du gland. (https://www.realeyz.tv/de/its-a-boy.html)
Cette procédure prend plus que quelques secondes, alors que la Brit Milah, que l'on peut observer dans la synagogue, n'en est, à proprement parler, que le début. Par cette seule coupure, l'ablation totale du prépuce interne (sans blesser ou amputer du gland) est impossible.
L'enquête devra donc établir si le prépuce interne a été enlevé jusqu'à la corolle du gland, et si tel est le cas, si cela peut encore être considéré comme faisant partie de la cérémonie de "baptême" ou s'il s'agit déjà d'une blessure qui ne serait plus couverte par §1631d du Code civil.
Je désire également directement m'adresser aux lecteurs de confession juive : Je pense que vous devriez étudier exactement avec qui vous faites cause commune, en vous solidarisant publiquement au Rabbin Teichtal, et aussi ce que représente le mouvement Chabad Lubawitsch. Dans une émission de radio de la station "Deutschlandradio" Stephan Kramer, Secrétaire Général du Conseil Central des Juifs en Allemagne, a prononcé la phrase suivante: «Il est de notoriété publique, que Chabad Lubawitsch est une secte proche du Judaïsme. Cette opinion n'émane pas de moi, cependant cette phrase décrit la réalité avec justesse».
(Segen oder Sekte? - Der wachsende Einfluss der jüdisch-orthodoxen | Aus der jüdischen Welt | Deutschlandradio Kultur)
J'ai déjà personnellement rencontré M. Teichtal, et j'ai eu la nette impression, qu'ayant à choisir entre les normes sociales (et donc les lois laïques) et les lois divines, il choisirait sciemment la seconde option et donc la violation de la loi (comme dans ce cas).
C'est en ce sens, que je considère la mise en œuvre de ce rituel, le 3 Mars 2013, comme une provocation délibérée. Je suis conscient d'une chose : Dans leur grande majorité, les citoyens allemands d'origine juive ne font pas circoncire leurs fils. Une petite minorité le fait faire, et seul un petit nombre (marginal) le fait faire de façon aussi radicale et d'après le rite archaïque, que Monsieur Teichtal a fait appliquer à son fils, ce 3 Mars.